Patrick, en passant par Genval

Bonsoir cher ami.

C'est avec beaucoup de sympathie que je te fais ce mail. Sympathie pour tout ce que tu sais que tu as représenté pour moi lors de mon séjour tout à fait particulier  à Genval. Tu connais très bien le contexte. Bref!

L'important, c'est la suite positivement agréable que cela a pris. Ton ouverture d'esprit et ton naturel simplement attachant ont suffi pour que je me sente mieux dans ce Genval qui n'a rien de triste encore moins d'accablant.

Genval représente fièrement les dénominations de ses contrées périphériques: Avenue le joli mai, Avenue bel horizon. Je pense qu'on aurait dû aussi conclure ce beau paysage onomastique par une dénomination du genre: Genval la fière.

En tout cas, sois certain que tu es un habitant de cette charmante bourgade qui ajoute à son écologie gracieuse, le caractère plus humain et chaleureux qui te singularise.
Sans aucune flagornerie, Patrick, tu m'as donné envie de croire à l'idée d'un Occidental humainement riche. Je l'ai souvent vu comme un être marqué par la solitude, l'individualité, l'égoïsme, le repli sur soi, l'indifférence, la froideur, etc.

Fort heureusement, il a fallu que je te connusse pour que j'eusse la preuve du contraire. Tu es le détail qui rassure. Tu es l'exception à ce qui serait la règle; s'il y a une règle en ce que j'ai dit. Merci de m'avoir fait grandir de ce point de vue. Merci de m'avoir ouvert à la différence, de manière sereine, maintenant.

Genval restera un point noir blanchi. Genval, mon espoir, Genval, ma déception, Genval, le cycle où, finalement, tout est bien, Genval, mon espoir désormais.
Genval, avec Patrick, son téléviseur, le câble à chaines que tu essayais de fixer pour plus de clarté, les frites assaisonnées que tu réalisais à la hâte, la prise de la tondeuse électrique que tu avais savamment modifiée, etc. Je ne finirai pas de te dire tous ces souvenirs indélébiles. Sont-ils peu? Peut-être. Mais, à quoi cela sert-il de faire une grande liste de réalisations? Eh bien à rien! L'important est dans la façon; surtout quand cela part du cœur. Tu as fais peu; mais tu l'as fait dans l'efficacité et la sincérité.

Genval et toi méritez d'être ensemble. Vous êtes une parfaite symbiose. Merci de m'avoir donné du plaisir à vouloir revenir. Combien donnent cette envie? Avec toi, une fois est coutume. La coutume sera donc de ne jamais faire l'Europe sans Genval dans le programme. Genval dans mon cœur, c'est mon crédo. Patrick dans mon esprit, c'est mon engagement.

Continue, mon bon Patrick! Continue à diffuser cette énergie incroyablement porteuse que tu as auprès d'autres personnes. Je ne veux pas être le dernier à en bénéficier. Ne t'arrête pas! Continue, mon bon Patrick! Fais planer au-dessus de ton univers ce parfum métallisé qui donne à croire. Rassure toujours ton entourage par ce que tu as comme dispositions. Ne te sous-estime pas! Tu es une richesse. Ne te couche pas! Sois toujours debout. Tu es au service des autres. N'attends rien d'eux ni de personne! Fais toujours ce que tu sais si bien faire. C'est ce que tu m'as appris; ne t'y refuse donc pas. Crois en ce que tu as si souvent fais sans y croire toi-même peut-être.

Je garderai de toi l'idée que l'homme est un ange pour l'homme. Combien y croient? Peu importe. Combien y croiront un jour? Voilà où se trouve l'essentiel. Tu l'as souvent fait sans compter sur moi. Eh bien, maintenant, c'est fait. J'y crois et j'en ressors fort convaincu. L'humanité doit s'humaniser. Loin de ce que le monde nous donne à voir aujourd'hui. Les rapports humains doivent être gratuits et portés à la seule dimension solidaritariste. L'autre n'est pas seulement mon prochain; il est surtout mon lointain. Voilà le concept que ton attitude à mon égard m'a enseigné. La FRONTIÈRE est tombée; d'ailleurs, pour toi, elle n'a jamais existé.

Je cristallise dans ton esprit ces élans qui te sont tous entiers, personnels et vrais. Je le fais pour te dire, avec plus de franchise et de clarté, ce que tu es réellement afin que tu continues, en toute conscience, désormais, la noble vision uniformiste et égalitariste que tu as de l'HOMME.

Que mes réflexions ne te surprennent pas si j'ai peut-être poussé, trop loin, le cadre définitionnel de ton être. C'est ce que tu es.

J'ai prévu te faire juste un mail mais, je me retrouve où je n'ai pas espéré moi-même au départ. Tant mieux! Je me suis davantage fixé un certain nombre de conceptions en cherchant à te circonscrire. Voilà qui est tout aussi intéressant.

Porte-toi bien dans l'encadrement des deux avenues qui entourent ton logis.

                               ZAMBO, comme Anne a pris l'habitude de m'appeler.